Myriam Mihindou
Trophée, 2020
Pourquoi ce titre, Trophée ? Pourquoi avoir « chiné des clôtures et des barrières surmontées d’une fleur de lys pour réaliser cette installation ? » Parce que, répond l’artiste « durant des siècles, les monuments, la monnaie, les tissus, les tapisseries, les sculptures, les statues, les objets d’art, la peinture étaient marqués du sceau du lys ». Durant la Révolution française, ce symbole a été « profané, démantelé, vandalisé, décapité, mutilé, incendié, détruit : l’ épuration idéologique sacrifiait tout ce qui évoquait la royauté ». Cette histoire ancienne trouve un écho aujourd’hui. » En 2018, la restitution de l’héritage culturel de l’Afrique fait débat. Le mot restitution sous-entend la conscience de sa propre identité. Toutes les sociétés passent par des récits de destruction, de restauration et de construction. Toutes ont leur pratique de pouvoir et de magie. Il convient de comprendre le sens des objets de mémoire, trop souvent sublimés jusqu’à l’idolâtrie ou effacés. Reprenons le rêve là où nous l’avons laissé ».
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller, Copyright Rebecca Fanuele