L’exposition In the Making Chapitre 1 met en lumière les oeuvres de trois artistes contemporaines aux pratiques distinctes mais connectées par un même désir d’explorer la création en tant que processus, une quête constante de transformation et de renouvellement. Ece Bal, Louisa Marajo et Célia Muller, chacune avec une vision unique, nous invitent à réfléchir à la façon dont l’histoire se construit au fil du temps, à la croisée de la mémoire, de l’identité et de l’expérimentation.
Pour ce premier chapitre, In the Making propose un regard profond sur la création en tant que processus vivant et dynamique. Chaque oeuvre présentée est un instantané d’une transformation, une exploration de l’histoire en cours.
Vue d’exposition de l’exposition In the Making Chapitre 1
Constitués de nuances de noirs, de gris et de blancs, les dessins imposent une forme de silence. Ils sont les résultats de gestes et d’incantations envers les éléments, envers la mémoire, envers l’invisible et l’indicible. L’artiste lance des incantations plurielles dans une quête intime où les mots peinent à émerger. Elle manipule ainsi des photographies anonymes, d’autres issues des albums de sa propre famille, d’autres encore qu’elle a elle-même réalisées lors de moments d’isolement. Les images constituent une matière qu’elle va ensuite retravailler en sélectionnant des détails qu’elle va transporter sur la feuille de papier ou la feuille de soie. Le papier de soi. C’est un autoportrait en creux que Célia Muller déploie dans un temps et dans l’espace. Les oeuvres de l’artiste sont présentes dans les collections du Musée Jenisch (Vevey) et de Laurent Dumas, dont les travaux sont exposés jusqu’au 12 janvier 2024 au MO.CO. (Montpellier).
Célia Muller, A bientôt, 2024, Pastels secs sur papier, 150 x 150 cm. Prix : 8 000 Euros
Le travail d’Ece Bal explore les interactions entre le visible et l’invisible, le vivant et le non-humain. À travers une approche multisensorielle, elle utilise des matières organiques qu’elle transforme par des processus chimiques, évoquant le lien entre microcosme et macrocosme. Ses oeuvres, inspirées par la technique traditionnelle de l’ebru, allient science et intuition. Chaque création interroge la mémoire collective et individuelle, en posant un regard poétique sur la relation entre nature et culture, corps et cosmos. Elle a exposé dans de nombreuses institutions, notamment au Louvre (Paris), à la Tate Modern (Londres) et à l’Arter (Istanbul).
Ece BAL, Hildegard, 2021, pigments naturels sur toile, 148 x 98 cm. Prix: 3 700 Euros
Louisa Marajo fait l’expérience du dessin ou de la peinture en l’articulant autour et avec la photographie de ses propres peintures. Ses oeuvres sont tels des échafaudages, mobiles et réutilisables. Tout y est mouvement. Ses installations nous plongent dans un labyrinthe où la peinture se transforme et se mélange à la photographie pour s’aventurer vers la sculpture dans une mise en scène tout à la fois chaotique et ordonnée. Dessiner ajoute un nouvel espace corporel à son imaginaire. C’est une recherche où l’artiste interroge sa propre histoire afin d’analyser un monde qui tombe en morceaux. Louisa Marajo a exposé ses oeuvres dans des institutions telles que la Fondation Clément (Martinique), le Pérez Art Museum (Miami), et la Biennale de Dakar. Ses oeuvres sont présentes dans les collections publiques, notamment le CNAP et le Musée d’Art Contemporain de Martinique.