Viewing room – Fritz Bornstuck

OHO*

I PETIT MAIS PUISSANT I

02.06.22 - 18.06.22

* KLEIN ABER OHO

Fritz bornstuck

Le petit format détrône parfois le monumental, ce sont les Micro-Salons d’Iris Clert dès 1957 dans sa galerie rue des Beaux- Arts, le nécessaire à voyager de Max Ernst au départ de Sedona où il s’établit avec sa compagne Dorothea Tanning, les diverses expositions dirigées par Ernst Beyeler à Bâle.

C’est le vœu du collectionneur nomade, pour qui le poster se décroche de la chambre d’hôtel et, se revêt d’un petit tableau transportable.

La miniature devient trousseau, portrait chéri dont on ne se défait nulle part. Le format zéro figure, un figure, « tableau portable », montre toute sa force sous la barre des 24 x 18 cm. Piccolo ma molto potente, size doesn’t matter : 40 cm pour les plus larges.

Klein aber Oho ?

 

Petit mais puissant.

#1
Kafermusikant, 2022
Huile sur toile
10 x 10 cm
Vendu
#2
KSB, 2022
Huile sur toile
24 x 18 cm
Vendu
#3
Der Schneck und die Beeren, 2022
Huile sur toile
24 x 18 cm
Vendu
#4
Feigling, 2022
Huile sur toile
24 x 18 cm
Vendu
#5
Backyard Voodoo (to AG), 2022
Huile sur toile
24 x 18 cm
Vendu
#6
Heiße Luft, 2022
Huile sur toile
24 x 18 cm
Vendu
#7
Red rider, 2022
Huile sur toile
40 x 30 cm
Prix: 2 600 euros
#8
BSR, 2022
Huile sur toile
18 x 24 cm
Prix: 1 500 euros
#9
Good afternoon, great afternoon, 2022
Huile sur toile
40 x 30 cm
Prix: 2 600 euros
#10
Pink, 2022
Huile sur toile
24 x 18 cm
Prix: 1 500 euros
#11
Match, 2021
Huile sur toile
18 x 13 cm
Vendu
#12
Junction point, 2021
Huile sur toile
40 x 30 cm
Vendu
#13
Swinging, 2022
Huile sur toile
24 x 18 cm
Prix: 1 500 euros
#14
McTell, 2022
Huile sur toile
40 x 30 cm
Prix: 2 600 euros
#15
Betonknacker 07 (Blood Sugar Sex Magic), 2018
Huile, pigments, bouchons et collage sur toile
24 x 18 cm
Prix: 1 500 euros
#16
Betonknacker 04 (I like big buds), 2018
Huile, pigments, bouchons et collage sur toile
20 x 20 cm
Prix: 1 500 euros
#17
Betonknacker 08 ( Mellow Yellow), 2018
Huile, pigments, bouchons et collage sur toile
24 x 18 cm
Prix: 1 500 euros
#18
ABC Loescher, 2021
Céramique émaillée
56 x 23 x 20 cm
Prix: 2 900 euros
#19
Olga, 2022
Céramique émaillée
27 x 17 x 20 cm
 Vendu
#20
Beercan, 2022
Céramique émaillée
12 x 7 x 8 cm
Prix: 900 euros
#21
Queen Mom, 2019
Céramique émaillée
10 x 10 x 9 cm
Vendu
#22
Happy Birthday Beuys, 2021
Céramique émaillée
12,6 x 7 x 8 cm
Vendu
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Viewing room – Fritz Bornstuck2022-06-16T12:17:48+02:00

Viewing room – Gretel Weyer

CANTIQUE DES CORBEAUX
23.04.22 - 28.05.22

GRETEL WEYER
#1
Cantique des corbeaux, 2022
Céramique émaillée, bois, silicone, laiton
190 x 56 x 36 cm
Prix: 9 500 euros
#2
La grande vitrine, 2022
Céramique émaillée et bois
207 x 200 x 57 cm
Prix: 15 000 euros
#4
Ours, 2021
Céramique émaillée
45 x 40 x 18 cm
Vendu
#5
Sanglier, 2021
Céramique émaillée
54 x 38 x 22 cm
Prix: 3000
#6
Seaux d’ânes, 2022
Céramique émaillée
40 x 28 cm (chaque)
Prix: 1 600 euros (chaque)
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
 
#7
Pot aux papillons, 2019
Céramique émaillée
47 x 37 cm
Prix: 3 000 euros
#8
Ciste, 2020
Céramique émaillée
20 x 35 cm
Prix: 2 500 euros
#9
Le vase aux papillons, 2022
Céramique émaillée
25 x 41 cm
Réservé
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
#10
Pattes d’ours, 2022
Céramique émaillée
20 x 13 x 9 cm
Vendu
#11
Pattes de sanglier, 2020
Céramique émaillée
20 x 9 x 3 cm
Vendu
#12
La petite chaise, 2022
Céramique émaillée et bois
60 x 31 x 38 cm
Prix: 2 500 euros
#13
Sans titre, 2017
Céramique émaillée
20 x 14 x 32 cm
Prix: 1 800 euros
Tout le gros bétail est mis à contribution par ces admirables tailleurs imagiers qui suivaient les humbles confréries des « Logeurs du bon Dieu » et, sous les ordres du maître d’œuvre, sculptaient ces prodigieuses cathédrales dont les tours montaient, au chant des psaumes. 1
Joris-Karl Huysmans
 
Au sol, un ancien corps d’horloge de bois brun tire vers le ciel où l’œil est arrêté : dans le cadran vide, minutes arrachées, sommeille un firmament de bleus, de gris et de verts bronze d’une eau qui eut plu à Gaston Bachelard. L’eau mue en un espace d’intimité, un type de destin autre que celui des images fuyantes ou d’un rêve qui ne s’achève pas, un destin essentiel qui métamorphose sans cesse la substance de l’être.2 L’ascension se fige. L’horloge se coiffe d’un chapiteau corinthien de corbeaux d’un noir de jais à l’outre-noir, adieu l’élévation du chant vers les angélus et l’Annonciation, bonjour l’inquiétude et la nuit qui remue. Une désorientation, un trouble opère. La verticalité d’abord – horloge métaphore de colonne et élévation des psaumes (tous deux puisent leur origine dans le chant religieux, le Cantique étant considéré comme le chant des chants, consacré au roi Salomon) – , l’ ovalité ensuite – cadran qui évoque immanquablement l’ovale d’influence byzantine et qu’en Italie on appelle la mandorla, amande, dont nous héritons sous le nom de Mandorle, foyer du Christ dans tout Jugement Dernier – , et horizontalité enfin de l’eau qui semble dire d’une part « toutes les choses coulent », credo d’Héraclite l’obscur, mais aussi la peine de l’eau est infinie. Mélancolie songeuse, lente et calme.
Gretel Weyer l’a nommé Cantique des corbeaux.
À la manière de telle « musique faiblissante du soleil devenue requiem au prisme de la mer 3» il va de l’inquiétante étrangeté de Freud, de Sade, de la béatitude mêlée à la crainte : source de plaisir à laquelle s’ajoute la dualité équivoque du corbeau. Est-ce la faute aux Fables de la Fontaine si l’on retient le maléfique oiseau et que l’on oublie le messager des Dieux, assis sur les épaules d’Odin et chargé de voler chaque jour autour du monde et de rapporter ce qu’il a vu et entendu ? Le voilà infailliblement juché au-dessus d’une quasi-potence : c’est Manet illlustrant Edgar Allan Poe, oiseau de mauvais augure ! Hitchcock les faisant crisser à la figure de la Beauté, oiseau de malheur ! la mort à l’endroit de Van Gogh et de son Champ de blé aux Corbeaux. Oiseau funeste ! Sur la nature défleurie, Faites s’abattre des grands cieux les chers corbeaux délicieux, 4 dans l’oubli des devins qui se plaisaient à dire l’avenir à partir des inflexions de sa voix. Question de couleur symbolique également que les temps modernes ont pris en héritage : de Fantômas à Dracula, le vampire est vêtu de noir.
Gretel Weyer nous avait habitués au merveilleux et au fantastique, à la tradition héritée des faunes et des monstres, à la difformité, aux hermaphrodites condamnés, au Centaure, à l’iconographie du Moyen-Âge, à faire les cent pas entre les métempsycoses égyptiennes – déplacements d’âmes entre l’homme et l’animal -, les métamorphoses hellénistiques – Ovide – et, dans le déluge des crapauds, nous rabattions nos oreilles lorsque l’on percevait déjà ce son : le bruissement des animaux qui rampent, fourmillent et s’entassent, comme pour un bûcher, presque crépitent. Un ciel noir qui rougit, une figure sombre à son promontoire d’Ange Déchu : Le Creux de l’Enfer, céramique émaillée réalisée en 2019 l’annonçait.
Qui dit Cantique des corbeaux, dit Animaux musiciens.
Aux balustrades et aux voussures des cathédrales, les formes visibles sont un symbole dira-t-on, mais la chèvre prend le tambour (Les Obsèques de Renard), le porc est cithariste et la chèvre est harpiste (Crypte de Canterbury), l’âne vieille (Les animaux de la ville de Brême) et à Strasbourg, plus près de Gretel, Brichemer célébre la messe. Plaçant donc ce cantique dans la belle iconographie médiévale des animaux musiciens, le voici compagnon de Truie jouant du tuba au musée de l’Echevinage de Poitiers, du bouc cithariste du musée de Limoges, de la chèvre flûtiste à califourchon sur un monstre à même la crypte de la cathédrale de Canterbury, et de l’âne jouant du psaltérion dans la crypte de Saint-Parize-le-Châtel. 5 L’analogie s’arrête là : ces bas-reliefs sont au Moyen-Âge -mise en garde contre l’orgueil – ce que Louis de Funès fut à la télévision, nous croulons dans le burlesque, le Moyen-Âge aime bien rire. Aussi. Chez Gretel Weyer, le rire file un coloris jaune, La fête est finie (Céramique, 2012, Collection du musée d’art moderne de Strasbourg). Musique encore. Ce bruit, ce chant, ce son lié à l’image, est-ce une parole ? (Nous sommes là à deux doigts de renouer avec une chose perdue pour nous : la parole qui puise autant dans l’image que dans le son de l’écriture, du hiéroglyphe égyptien et de l’idéogramme chinois). Car enfin, cette parole, c’est aussi la métaphore d’Orphée charmant les animaux et Adam nommant les animaux. Le premier descend jusqu’au monde infernal pour ne pas perdre sa femme Eurydice, piquée par un serpent, Adam pêche et abandonne le monde édénique, perdu par la conduite d’Ève.
Gronde ainsi la nostalgie cause de dette infinie : le paradis perdu. Taillé dans l’argile, est-ce donc cet enfant dont les jambes ballotent au-dessus d’un cabinet de curiosités, comme un guet, qui mêle à l’attente le ressort d’une résistance à la tentation et à la chute, et fait figure de prédateur ? Les lèvres fardées, il plane comme un verset d’Apocalypse de saint Jean quand, du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres (…) Et au milieu du trône et autour du trône, quatre animaux pleins d’yeux par- devant et par derrière. Le cabinet exhibe ses lambeaux d’animaux, drapés languides aux yeux froids, poissons, ours, âne, renard, membres épars qui plissent gueules ouvertes. Sur une petite chaise ruissellent les étoffes d’oies décapitées. La nuit du chasseur fait peau neuve de ses cadavres. A la scène comme à la galerie, Gretel Weyer hybride ce théâtre de la cruauté.
Premier socle, premier acte : le diable prend la forme d’une coupe évasée, dont un entrelacs d’aspics verts à pupilles ovales tous ensemble, entremêlés comme autant de pédicules qui évoquent la planche de viscères anatomique, s’élèvent en branches jouant de contours de feuilles de Cistes, et dans la confusion de museaux protubérants, surgissant comme les caroncules, la coupe est pleine de serpents. Visions de méduses de Rubens ou du Caravage, la tête renversée. C’est qu’en Gretel coule pour moitié du sang italien.
Second socle, second acte : une amphore prottoatique, faisant un détour par la Grèce, éructe d’une nuées de papillons qui font un trait d’union avec deux trophées de sanglier et d’ours, pattes démembrées, qui mènent une vie séparée et participent à notre effroi grandissant.
En vitrine, acte final du vase en cristal de Bohême, aux bulles qu’enfant tu soufflais, (…) aube éphémère de reflets 6, un bois peint sert de fond au serpent ailé que séparent face à face deux jeunes filles dans une posture préraphaélite, et qui évoque un instant l’Edward Burne-Jones de la Tête maléfique, mais ici dans un profil quasiment hiéroglyphique. Les deux femmes crachent un chapelet de bulles de cristal, dont on ne saurait dire si elles aspirent par évaporation ou si la main portée sur le ventre, vomissent. Sortilèges et Incantations, 2019.
Au creux du ventre, on croise les doigts, paradoxe du corps. Et c’est le cœur battant que l’on se figure de ce que l’on a flâné innocemment, que l’on est soudain cerné, entre les sabots poilus pour souliers et les membres tranchés, l’envol de papillons, l’oiseau de proie. Au centre, vous et moi, plus exactement encerclés.
C’est à croire qu’au 19 rue Chapon, à mi-chemin entre l’amour et la mort, l’on a murmuré « Approche, c’est une étreinte», et que dans un rite secret, le fantôme d’ Echidna, mi-femme, mi-serpent s’est accouplé au géant Typhon, au corps sillonné de vipères embusquées dans des taillis de plumes, à la bouche crachant des dards et mâchant des flammes. Vous voilà en Grèce, vous voici à Rome, vous êtes autant chez les canopes égyptiens qu’auprès d’Isidore de Séville, vous étiez au cœur d’une revanche prise sur tous les infanticides impunis pour difformité de la Rome Antique, de tous les enfants et monstres jetés du Mont Taygète. RENAISSANCE. A la manière de Gretel Weyer.
Alexandra Lantz
 
1. Le Monstre, Certains, 1889. Écrits sur l’art, J-K Huysmans, Éditions Bartillat, 2019, p.402.
2. L’eau et les rêves, Essai sur l’imagination de la matière, Gaston Bachelard, Librairie José Corti, 1942
3. Le faune de marbre, un rameau vert, 1924, William Faulkner.
4. Les corbeaux, 1871, Arthur Rimbaud.
5. Le bestiaire sculpté en France, V.H Debidouron, on finit par détruire celles de Strasbourg en 1685.
6. Clair de terre, Pièce fausse, Hommage à Benjamin Péret, André Breton.
La nuit du chasseur, magnifique film noir de Charles Laughton avec Robert Mitchum, que Gretel cite volontiers parmi les œuvres qui l’ont marquée, ainsi que Lord of Flies de Goulding, adapté au cinéma par Peter Brook. Gretel Weyer a réalisé la mise en scène en 2019 de l’Écho des creux, de Renaud Herbin, créé au TJP Centre dramatique national Strasbourg Grand Est.
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Viewing room – Gretel Weyer2022-05-12T18:33:57+02:00

Viewing room – Célia Muller

DE NUAGES EN MARÉCAGES
17.03.22 - 16.04.22

CÉLIA MULLER
1
De nuages en marécages #14, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
37,7 x 29,7 cm
Vendu
2
De nuages en marécages #16, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
37,7 x 29,7 cm
Vendu
3
De nuages en marécages #3, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
4
De nuages en marécages #9, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
5
De nuages en marécages #10, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
6
De nuages en marécages #6, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Prix: 900 Euros
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
7
J’ai fait un rêve #1, 2019
Texte gravé sur manche de pelle
153,5 x 27 x 27,5 cm
Prix: 5 000 Euros
8
De nuages en marécages #19, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
70 x 50 cm
Vendu
9
De nuages en marécages #20, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
70 x 50 cm
Vendu
Célia Muller, De nuages en marécages #18, 2022, Pastel sec et encre de tatouage sur papier, 70 x 65 cm
10
De nuages en marécages #18, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
70 x 50 cm
Vendu
11
De nuages en marécages #11, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
12
De nuages en marécages #4, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
13
De nuages en marécages #2, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Prix: 900 Euros
14
De nuages en marécages #15, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
37,7 x 29,7 cm
Vendu
15
De nuages en marécages #5, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
 Vendu
16
De nuages en marécages #1, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
17
De nuages en marécages #7, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
Célia Muller, De nuages en marécages #8, 2022, Pastel sec et encre de tatouage sur papier, 25 x 32,3 cm
18
De nuages en marécages #8, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Prix: 900 Euros
Célia Muller, De nuages en marécages #17 , 2022, Pastel sec et encre de tatouage sur papier, 37,7 x 29,7 cm
19
De nuages en marécages #17, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
37,7 x 29,7 cm
Prix: 1 100 Euros
20
De nuages en marécages #13, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
37,7 x 29,7 cm
Vendu
21
De nuages en marécages #12, 2022
Pastels secs et encre de tatouage sur papier
32,3 x 25 cm
Vendu
22
J’ai fait un rêve #2, 2020
Pigments d’oxide de fer noir sur papier
400 x 544 cm
Vendu
« […] J’aime mieux parler de la pensée qu’on trouve par des chemins parallèles. » Joseph Beuys*
« Trouer le paysage et trouver l’espace. »** C’était l’aube, sa demeure n’était qu’une lueur dans la faiblesse du jour, un point blanc sur son papier. Sitôt ces mots écrits, sitôt elle prit le départ. Direction l’Est, l’amitié, les brumes et les montagnes, les vœux et les pierres de cristal. Voyage, voyage comme lorsqu’elle se perd dans son ouvrage : « Dessiner, c’est cathartique. Je disparais et j’y vais. » Où ? Elle improvisa une réponse : « A chaque fois, il y a une idée-fenêtre, un trou dans le mur. »
Elle était déjà loin, à peine sortie de l’École des Beaux-Arts, à peine quitté le centre-ville de Metz et déjà la route perdait la boussole de la réalité. Elle s’allongeait, serpentait, se prolongeait. Plus les kilomètres s’additionnaient plus l’espace intérieur s’étendait. Elle se demanda, comme ça : « Pourquoi les gens restent-ils dans leur maison si elle est hantée ? » Dans le ciel du matin finissant, un fantôme lui répondit, immaculé et flottant comme un nuage. Mais une réponse de fantôme, fallait-il s’y fier ?
Un fantôme, deux fantômes, les nuages l’accompagnaient… Ces fantômes, amis des fantasmes, pouvait-elle leur confier ses interrogations d’enfant, d’artiste, de femme, d’avenir ? Dans ces horizons, immanquablement, elle recroisait tout un peuple de souvenirs, où personne ne respectait son propre ordre d’apparition. « Le jeu de la mémoire me fascine », pensa-t-elle et aussitôt apparut dans son esprit une photographie. Elle la dessinerait à l’encre de tatouage et au pastel volatil, comme d’habitude. En noir et en contrastes, comme toujours. « Je voudrais trouver la profondeur de la surface, chercher la lumière dans le noir. » Elle s’adressait à elle-même des déclarations dans la solitude de la vitesse motorisée se souvenant d’une passion : « Marcher en forêt la nuit, laisser les iris s’adapter à l’obscurité. » Une question d’intensité ? Comme celle des minuscules points blancs surgissant très lumineux des noirs très pigmentés des dessins.
Elle savait d’avance que son dessin serait diffus, qu’il chercherait cet « espace entre-deux, entre l’imaginaire et le réel ». Pourquoi ? La réponse surgit de l’asphalte : « J’ai du mal à montrer précisément les visages, je ne cherche pas à identifier des personnes ou des lieux car cela met une distance. Alors que les effacements sont des surfaces de projection imaginaire. »
Au fur et à mesure de l’éloignement, la légèreté s’affirmait. Elle se mit à fredonner « Voyage, voyage ». Elle pensait à l’image de cette jeune femme, dansant sur une montagne. Elle avait aimé la dessiner. Comme toujours le dessin avait recadré la photo. « Je recadre toujours l’image d’origine, constata-t-elle. Elle impose les dimensions du cadrage. J’ai toujours un cadre dans le cadre. » Une manière de poétiser le réel comme elle aime le faire pour ces anciennes photos minuscules aux bords de dentelles, qui furent portées si longtemps près du cœur, dans une poche, un portefeuille mais près du corps.
Le jour se dissolvait dans les heures et les kilomètres. Il faudrait bientôt faire une halte. Près d’une montagne, elle vit une femme tenant dans ses mains une pierre de quartz blanche, comme le cœur battant d’un fantôme. Elle fut émue aux larmes et se sentit submergée par une émotion. Comme une immense vague d’oxyde de fer mat aux reflets vert et rouge.
Annabelle Gugnon
*Joseph Beuys, « Par la présente, je n’appartiens plus à l’art », éd. L’Arche, 2013.
** Toutes les citations sont des propos de Célia Muller recueillis par l’auteure du texte le 21 février 2022 à Metz.
Annabelle Gugnon est psychanalyste et critique d’art. Elle a été journaliste pour Beaux-Arts et collabore régulièrement à Art Press.
Avec le soutien aux galeries / exposition du Centre national des arts plastiques
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Viewing room – Célia Muller2022-04-13T14:41:13+02:00

Viewing room – Hassan Musa – ALLÉGORIE À LA BANANE

ALLÉGORIE À LA BANANE 02.03.22 - 12.03.22

HASSAN MUSA
Je vois Joséphine Baker comme une chorégraphe américaine (traduisez : chorégraphe européenne), qui a réussi à construire tout un répertoire remarquable de chorégraphies primitivistes. Chorégraphies qu’elle présentait, sur les scènes européennes, comme danse « africaine ».
Mais Joséphine Baker n’était pas seulement une chorégraphe, c’était également une américaine noire qui a trouvé réfuge en Europe après avoir expérimenté la misère et la brutalité du racisme américain du début du XXème siècle. Cependant quand on examine la nature de l’accueil que les européens lui ont réservé, on constate le même rejet raciste, mais exprimé de manière autre, un racisme subtil et biaisé qui a fait d’elle la représentante d’une sexualité primitiviste débridée et diabolique à la fois, une sexualité noire capable d’assouvir tous les fantasmes érotiques du mâle blanc, chrétien et dompteur du monde sauvage. Bref, c’était la femme idéale pour Indiana Jones ou pour Michel Leiris, jeune poète surréaliste égaré parmi les ethnologues et promoteur de l’ethno-esthétisme.
Si Joséphine Baker est devenue un sexe-symbole chic de l’Afrique dans le Paris des années 20, ce n’est pas parce que elle était la seule « africaine » dans cette ville. Paris a, depuis toujours, connu les communautés noires d ’Afrique ou des îles Caraïbes. Mais Joséphine était la femme noire qui se trouvait là, au bon moment et au bon endroit, au carrefour des grandes contradictions socio-culturelles de la société française d’entre deux guerres : colonialisme, ethnologie, fascisme, surréalisme, primitivisme, art nègre, charleston et robes courtes. Elle était l’arbre américain qui cache la forêt africaine. Proche des hommes de l’envergure de Michel Leiris, Picasso, Van Dongen, Hemingway, elle était dans toutes les aventures de l’élite parisienne. A cet égard, sa participation et celle du boxeur noir americain Al Brown, à l’ effort financier de la mission ethnologique Dakar-Djibouti sembla naturelle aux yeux de ses contemporains en tant que « noire » qui aide « son » peuple d’un continent noir qu’ elle n’a pourtant jamais connu. Je ne vois pas Joséphine Baker comme initiatrice de l’ artafricanisme mais comme un support matériel sur lequel des idéologues de l’ethno-esthétisme ont inscrit leurs projets. De son côté, Joséphine Baker, heureuse de la manipulation de son image de femme noire par l’élite négrophile de Paris – The Josephine Baker Story, Ean Wood, 2000 – a évolué sur les ornières du chemin des primitifs européens. Chemin sur lequel des artistes modernes ont laissé de remarquables repères : Paul Gauguin, deux décennies plus tôt, avait installé son primitivisme breton dans une forêt vierge tahitienne réaménagée au goût des parisiens, quant à Picasso, son contemporain, il a combiné le primitivisme espagnol préféodal et l’ art négre sous le regard admiratif des parisiens (John Berger, The Success and Failure of Picasso, 1965). Et en 1916, les dadaïstes organisaient au Cabaret Voltaire des soirées africaines avec des masques primitifs de Marcel Janco (Ean Wood). Je pense que la cage dans laquelle dansait et chantait Joséphine, déguisée en oiseau ou en femelle sauvage, n’ était pas simplement un décor de scène de music hall. Cette cage représentait, dans l’esprit du public européen, une métaphore clé de la culture de domination qu’a engendrée la société capitaliste en Europe. En tant qu’ espace d’oppression et d’ordre où l’on peut classer et contenir les énergies et les êtres du monde « désordonné », la cage apparaissait comme la place appropriée pour les africains. Ce bricolage symbolique du racisme européen s’ appuyait sur toute une tradition d’exposition de « village indigène », qui, depuis la fin du XIXème siècle, représentait l’élément le plus constant des expositions universelles (John MacKenzie, chapitre Les expositions impériales en Grande-Bretagne, dans Zoos humains et exhibitions coloniales, La Découverte, 2002).
Échange de mails entre Hassan Musa et Kerstin Pinther pour le catalogue de l’exposition « Black Paris » (Bayreuth, Frankfurt et Brussels, 2006-2008). Pinther était une des curators qui ont conçu l’ exposition et le catalogue de l’ exposition « Black Paris, Black Brussels ».
15 décembre 2006
#1
Suzanne et les avocats des peuples africains, 2007
Encre sur textile
206 x 216 cm
Vendu
#2
Allégorie à la banane (Triptyque), 2007
Acrylique sur carte de géographie
120cm x 200 cm
#3
Black Banana, 2016
Textiles assemblés
210 x 150 cm
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
#4
Suzanne et les vieillards II, 2007
Encre sur textile et gravure sur bois
274 x 278 cm
#5
The art of healing, 2002
Encre sur textile
292 x 117 cm
#6
Charmeuse de serpents, 2018
Textiles assemblés
169 x 330 cm
#7
Joséphine à la fraise, 2016
Collage et encre sur papier
41,6 x 29,6 cm
#8
No Banana Nativita, 2004
Encre et crayons de couleur sur papier
29,4 x 21 cm
Viewing room – Hassan Musa – ALLÉGORIE À LA BANANE2022-03-05T14:10:20+01:00

Viewing room – Hassan Musa – LE PASSEUR TRANQUILLE

LE PASSEUR TRANQUILLE 22.01.22 - 26.02.22
ALLÉGORIE À LA BANANE 02.03.22 - 12.03.22

HASSAN MUSA
#1
Christophe de Lampedusa (d’après J. Bosch), 2020
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 100 cm
Vendu
#2
Dante de Lampedusa III (d’après G.Doré), 2019
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 90 cm
Réservé
#3
Dante de Lampedusa I (d’après Delacroix), 2019
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 100 cm
Réservé
#4
Dante de Lampedusa II (d’après Delacroix) , 2019
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 100 cm
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller
#5
Le passeur tranquille I (d’après Delacroix), 2019
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 90 cm
#6
Le passeur tranquille II (d’après Delacroix), 2019
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 90 cm
Réservé
#7
La laitière au gilet jaune(d’après Vermeer), 2019
Huile sur tissus imprimés sur bois
118 x 86 cm
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller
#8
Le rapt des Ameriques (d’après Titien), 2020
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 100 cm
#9
Do you see what I see (d’après Caravage), 2019
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 100 cm
Réservé
#10
Accident de chasse au Botswana II (d’après Caravage), 2020
Huile sur tissus imprimés sur bois
100 x 100 cm
#11
I love you with my AK47 (d’après Degas, La petite danseuse de 14 ans), 2020
Crayons de couleur sur tissus imprimés sur bois
100 x 100 cm

Hassan Musa

Les éclaireurs

Hassan Musa ne déteste pas l’ironie et sa connaissance encyclopédique en matière d’art occidental lui a permis de créer un terrain de jeu aux variations infinies.
Son regard sur les œuvres qu’il revisite est nourri par une distanciation du temps et de l’espace. Une distorsion symbolique qui permet de retourner la charge de la preuve, comme on le dirait en droit. Sont convoqués à la barre des témoins, Delacroix, Titien, Caravage, Vermeer, qui se trouvent soudain transportés dans une actualité et une contemporanéité dont ils n’avaient peut-être pas idée, quand bien même ils furent, chacun à leur manière des révolutionnaires. Et c’est peut-être cette idée de révolution, au sens rotation, que l’artiste introduit discrètement, la notion d’éternel retour chère à Nietzsche.  Le titre même de cette série, Le passeur tranquille, contient une polysémie qui explore des pistes à la fois intérieures et extérieures. Pour ce qui est de notre temps, Musa insiste sur les flux humains que d’aucuns ont décidé problématiques. Il se débrouille, tout en inscrivant les problématiques très contemporaines dans son œuvre, à faire ces clins d’œil que donne le recul historique.
Les mythes d’alors sont-ils si différents des mythes d’aujourd’hui et, par-dessus tout, qui pourrait bien être ce mystérieux passeur et d’où tire-t-il sa tranquillité ? L’immigration, disons le mot, a besoin de passeurs. Ces ombres qui opèrent dans l’ombre et affrètent des tombeaux flottants. Il y a les passeurs officiels, les organismes internationaux, les États. Le passeur le plus célèbre qui me vienne à l’esprit n’avait pas une tâche facile. Mais n’est-ce pas, au fond, le sort de tout passeur ? Charon devait se boucher les oreilles pour ne pas être ému par les lamentations de ce qu’il allait, une fois le Styx traversé, déposer aux portes de l’enfer. Mais revenons à l’artiste qui, omniprésent dans son projet, nous parle d’autres formes de passages. Hassan Musa ne transporte pas d’humains mais des espaces et des temporalités. Magicien alchimiste, il nous nous fait voyager à travers des décors volontairement anachroniques et visionnaires dans lesquels se mélangent vestes jaunes et éclairs, Lampedusa et Batman, jeux de mots et jeux visuels qui transforment le monde contemporain en un trompe-l’œil révélateur de toutes nos hantises, de nos vices cachés et de nos peurs inavouées. Le passeur, en cette occurrence, pourrait aussi bien être perçu comme un éclaireur, au sens premier du terme : celui qui montre la voie.
Le passeur est également celui qui assure une certaine continuité et se préoccupe des générations à venir, de la mémoire des femmes et des hommes qui ont vécu ; le passeur est un lien. Et cela ne nous surprendra pas que Musa se soit passionné pour l’une des grandes passeuses du vingtième siècle, Joséphine Baker. Malgré les célébrations intempestives et un peu tardives qui, parmi les jeunes filles et les jeunes garçons du vingt-et-unième sait vraiment qui fut Joséphine ? Les mémoires contemporaines sont encombrées d’images d’Epinal : la danseuse à la ceinture de bananes, l’égérie du bal nègre, la reine du Music-Hall. Mais qui sait à quel point Joséphine fut une résistante ? Je ne veux pas mentionner ici son rôle pendant la deuxième guerre mondiale ou d’autres faits comme sa participation au combat de la déségrégation dans les terribles années 50 et 60 aux Etats-Unis. Je veux parler d’une résistance ontologique radicale qui lui a permis de déjouer toutes les idées reçues, tous les clichés et permit, quelles que pussent être les circonstances, d’être toujours elle-même, évoluant d’un monde à l’autre sans se préoccuper des frontières physiques et morales. Et à une époque où certains mauvais apôtres voudraient contraindre des citoyens à renoncer à une part d’eux-mêmes pour prouver leur adhésion à la culture qui les accueille, elle nous rappelle les deux amours qu’elle a clamés haut et fort : « mon pays et Paris ». Elle serait probablement poursuivie aujourd’hui pour apologie du communautarisme.
Il serait stupide (mais nous ne sommes jamais à l’abri de cette maladie hautement contagieuse) d’imaginer que Musa s’est servi d’une actualité passagère pour s’intéresser à la jeune fille de Saint-Louis. Voilà des années, et cela correspond parfaitement à sa quête artistique, que cet alchimiste s’intéresse à la vie de la dame. A la manière dont elle fut perçue, aux malentendus que sa vie a soulevés et à la manière dont elle se présentait au monde. Il est des passeurs, nous l’avons vu, qui exploitent tous les malheurs du monde pour mener à bien leur coupable industrie et d’autres, au contraire, qui ne savent rien faire d’autre que tendre la main à celui qui viendra. James Baldwin, autre grand passeur de notre temps, avait écrit, lorsque les autorités d’une Amérique raciste avait arrêté Angela Davis, cette histoire nous concerne tous : « parce que s’ils viennent pour toi ce soir, ils viendront pour moi demain ».
Musa nous dit que toutes les histoires du monde sont solidaires parce qu’elles sont le fait d’humains. Et rien d’humain ne devrait nous être étranger. C’est ce que nous rappellent les Passeurs Tranquilles du monde entier.
Simon Njami
Simon Njami est un écrivain, commissaire d’exposition, essayiste et critique d’art. Il est spécialiste de l’art contemporain et de la photographie en Afrique. On lui doit entre autres Africa Remix, The Divine Comedy, plusieurs éditions de DAK’ART La Biennale de Dakar, les Rencontres Photographiques de Bamako.
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Viewing room – Hassan Musa – LE PASSEUR TRANQUILLE2022-02-23T16:23:08+01:00

Viewing Room – Jean Michel Fauquet

LETTRES D'UN CARTON À L'ÂGE D'AIRAIN
04.11.21 - 18.12.21

JEAN-MICHEL FAUQUET
#1
Sans titre, 2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé à la peinture et à la cire
39 x 49,5 cm
Prix : 10 000 Euros
#2 Sans Titre, 2008
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé à la peinture et à la cire
39 x 49,5 cm
Prix : 10 000 Euros
 
#3 Sans Titre, 2002
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé à la peinture et à la cire
48,5 x 48,5 cm
Prix : 11 000 Euros
#4 Sans titre, 2012
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
39 x 29,5 cm
Prix : 6 000 Euros
#5 Sans Titre, 2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
39 x 49,5 cm
Prix : 10 000 Euros
#6 Sans Titre, 2008
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
30,5 x 29 cm
Prix : 5 000 Euros
 
#7  Sans Titre, C. 1998
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé à la peinture et à la cire
32,5 x 29,5 cm
Prix : 5 000 Euros
 
#8 Sans Titre, C.2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
15,5 x 22 cm
Prix : 3 000 Euros
 
#9 Sans Titre, C.2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
15,5 x 22 cm
Réservé
 
#10 Sans Titre, 2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
73 x 58,5 cm
Prix : 15 000 Euros
 
#11 Sans Titre, 2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
78 x 53,5 cm
Prix : 15 000 Euros
 
#12 Sans Titre, C.2002
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
39 x 49,5 cm
Prix : 10 000 Euros
 
#13 Sans Titre, C.2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
22,5 x 29,5 cm
Prix : 4 500 Euros
#14 Sans Titre, C.2002
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé à la peinture et à la cire
48,5 x 48,5 cm
Prix : 11 000 Euros
 
#15 Sans Titre, C.2002
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
39 x 49,5 cm
Prix : 10 000 Euros
 
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller , Copyright Rebecca Fanuele
Chaque reposoir au prix de 3 500 Euros
#16 Sans Titre, 2010
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
39 x 29,5 cm
Réservé
 
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller , Copyright Rebecca Fanuele
#17 Sans Titre, 2008
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
58,5 x 49 cm
 
 
#18 Sans Titre, 2008
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
58,5 x 49 cm
Prix du triptyque: 36 000 Euros
 
#19 Sans Titre, 2008
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
58,5 x 49 cm
 
#20 Sans Titre, 2003
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
28,5 x 22,5 cm
Prix: 4 500 Euros
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller , Copyright Rebecca Fanuele
#21 Sans Titre, C.1998
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
17 x 46,5 cm
Vendu
 
#22 Sans Titre, C.1998
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
17 x 46,5 cm
Vendu
#23 Sans Titre, 1998-2002
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
17 x 46,5 cm chaque
Prix: 6 000 Euros pièce
#24 Sans Titre, C.1998
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
17 x 46,5 cm
Prix: 6 000 Euros
#25 Sans Titre, 2012
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
59 x 50 cm
Prix: 12 000 Euros
 
#26 Sans Titre
Carton, huile, cire
26 x 92 x 14,5 cm
Prix: 6 000 Euros
#27 Sans Titre
Carton, huile, cire
39 x 16 x 19 cm  ( chaque )
Prix: 7 000 Euros
#28 Sans Titre, C.2002
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé
39 x 49,5 cm
Prix: 10 000 Euros
 
#29 Sans Titre, C.1998
Tirage argentique sur papier baryté rehaussé à la peinture et à la cire
48,5 x 48,5 cm
Prix: 11 000 Euros
 
#30 Sans Titre
Carton, huile, cire
33 x 66 x 23 cm
Prix: 6 500 Euros

Jean-Michel Fauquet

Gravir l’invisible

« La morale éparse du monde c’est l’effort qu’il fait peut-être
pour redevenir soleil. […] Partout un rayon frappe à une porte obscure. »*
Cézanne
Ils arrivent d’ailleurs, ils viennent de loin, ils apparaissent dans le secret de la pratique quotidienne, par esquisses, par ébauches, par intrusion, comme des rêves produits à l’insu de soi-même… Les dessins de Jean-Michel Fauquet deviennent ensuite des sculptures de carton puis apparaissent dans ses photos sous forme d’objets comme les jalons poétiques d’une nuit créatrice, d’une « autre scène » (eine « Andere Schauplatz ») tel que Freud a défini l’inconscient dans son livre « La Science des rêves ». Une scène active, productive, libre mais dont l’accès est inconnu, inattendu, onirique, insaisissable. Aussi Jean-Michel Fauquet est-il en éveil, jamais en embuscade. Il se laisse surprendre. Les formes sont énigmatiques, alors il les apprivoise en les sculptant puis en les mettant en scène dans une théâtralité fragile et évanescente.    Une photographie en ouvre le destin. Mais pour « tuer l’image », comme il l’énonce, et « la rendre aux mystères de l’invisible », il travaille le tirage, le surmodèle à la cire, à l’huile, aux rehauts de peinture. Un monde autre se fait jour. Ce monde contient certaines accointances surréaliste et dadaïste mais il est singulièrement tout en gravité. « Les choses sont graves, alors il faut gravir », dit-il. Prendre de la hauteur   peut-être mais surtout donner du poids à une forme. Et ce poids est hybride : il se présente en deux dimensions sur la photographie mais est,   par essence, un espace en trois dimensions. Chez lui, la photographie détient la sculpture et semble aspirer à la libérer vers des formes propices au tactile, à l’expérience des corps, aux intensités matérialisées.
En ce ce sens, le travail de Jean-Michel Fauquet est ami de celui de l’Américain Richard Serra et de ses sculptures monumentales qui sont des volumétries de sentiment, des pesanteurs en équilibre. Jean-Michel Fauquet, quant à lui, sculpte les objets du hors-temps, leur densité imaginaire agit comme des centres d’énergie réelle. « Je fais des signes pour le théâtre de votre vie », dit-il en précisant que l’on trouve dans ses photos ce qu’on y apporte, même sans le savoir. Elles détiennent en effet un pouvoir de révélateur, d’apparition.
Plusieurs expériences ont donné au monde de Jean-Michel Fauquet ses jonctions avec l’invisible. Il y eut dans l’enfance béarnaise, les réfugiés espagnols fuyant à pied la dictature de Franco arrivant soudain du ciel, sur la crête montagneuse des Pyrénées. Surtout, il y eut ce collège-pension près de Bordeaux où la discipline tenait lieu d’idéal pédagogique. Il fallait braver risques et périls pour sortir, la nuit, du dortoir, se rendre au grenier avec quelques camarades adolescents et, là, voir apparaître l’inespéré : la liberté. Elle se matérialisait par la grâce d’un objet rudimentaire du début de la photographie, le dénommé « châssis-presse ». C’est un petit instrument dans lequel coincer un morceau de papier photo-sensibilisé au nitrate d’argent, l’éclairer et attendre l’apparition d’une forme inattendue. Venue de la lumière.
La liberté des yeux vécue dans cet environnement de contraintes a inscrit l’imagination du côté de la vraie vie et l’inconnu du côté du désirable. Ainsi se dessine le chemin vers l’art. Les destinations de Jean-Michel Fauquet sont vastes. Cependant, sa pratique requiert le coutumier car il utilise les appareillages encombrants des débuts de l’histoire de la photographie, la chambre, le soufflet… Mais le coutumier n’empêche certainement pas le cosmique. Jean-Michel Fauquet en arpente les géométries et en restitue certaines mesures vives et éthiques.
Car ses photographies sont une manière de lutte contre l’enlisement. Il offre à la lourdeur des possibilités d’inspiration, donc d’envol vers la créativité. « Le travail humain, c’est se reconstruire éternellement », avance-t-il. Ses œuvres en disent les affres et les élans.
Annabelle Gugnon
Annabelle Gugnon est psychanalyste et critique d’art. Elle a été journaliste pour Beaux-Arts et collabore régulièrement à Art Press.
*Joachim Gasquet, « Cézanne », éd. Encre Marine, 2002.
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Viewing Room – Jean Michel Fauquet2021-12-09T16:26:41+01:00

Viewing Room – Gaston Damag

LETTRES D'UN CARTON À L'ÂGE D'AIRAIN
04.11.21 - 18.12.21

JEAN-MICHEL FAUQUET
#1
Fuck Me, 2021
Huile sur bois et miroir
74,5 x 54 x 56 cm
Prix : 8 000 Euros
#2 Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Vendu
#3 Sans titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Réservé
#4 Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Prix : 3 000 Euros
#5 Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Vendu
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller , Copyright Rebecca Fanuele

Les aventures de Bulul & Gaston Damag

L’histoire débute de la manière suivante :Un homme (Gaston Damag) découvre un jour qu’il fait l’objet d’études, de colloques, de dissertations savantes, que sa vie, la manière de vivre de sa famille et de ses ancêtres, intéresse les chercheurs qui en discutent, qui en analysent les moindres détails, qui présentent quelques documents à l’American Museum of Natural History de New York dans une exposition consacrée aux civilisations du Pacifique où il découvre une photographie de ses oncles.
Voilà qu’il est à la fois un homme et une pièce de musée.Et le dieu du riz (Bulul), que ses oncles, lui-même et toutes les personnes autour de lui, le dieu des récoltes qui intervient lorsqu’il est sollicité, qui change le cours des évènements, qui rend la terre riche et les femmes fertiles, qui éloigne la maladie et les soucis quotidiens, à qui on sacrifie vaches, cochons, poulets, Bulul est lui aussi un sujet de science. Dieu Bulul, tu es une pièce de musée, toi aussi, une statuette de bois dont on observe la beauté, les proportions, la facture. On loue les courageux navigateurs et les clairvoyants archéologues qui t’ont amené jusqu’aux portes du Museum ; on félicite les conservateurs avisés.Vous êtes tous deux exotiques ; Gaston et Bulul.
Mais l’homme (l’artiste) sait que le dieu domestique n’est pas enfermé dans un morceau de bois, que les siens ne sont pas réduits à quelques vieilles photographies, que l’on peut être ceci et cela tout à la fois : l’apparence curieuse pour les uns et la fraternité de la vie pour les autres. Alors, dans une joyeuse exubérance, vite, pressée par l’urgence, il mêle les figures dans des images rapides, jetées et nombreuses. Il faut tout mélanger, tout bouleverser, tout faire passer cul par-dessus tête, copuler, avoir des plaisirs de toutes les manières possibles, hors des normes et des emprisonnements. Seule solution, seule vérité : la vie, l’énergie, le déduit, et voir, comme dans un miroir, l’autre que l’on aime.
Laurent Busine
Laurent Busine est un historien de l’art belge né le 6 janvier 1951 à Chatelet (Belgique). Après avoir dirigé, depuis 1978, les expositions du Palais des Beaux-Arts de Charleroi, il prend la direction du MAC’s en janvier 2002. Pendant ces années passées au Palais des Beaux-Arts, il marquera, pendant vingt ans, la vie culturelle de la métropole wallonne, en organisant des expositions consacrées à Rodin, Picasso, Dali ou Schiele mais aussi, avec la présentation de la collection Prinzhorn de dessins de malades mentaux et avec les premières grandes expos de jeunes artistes. Laurent Busine a publié la monographie de Giuseppe Penone en 2013.
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller, Copyright Rebecca Fanuele
#6
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Prix : 3 000 Euros
#7
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Vendu
#8
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Prix : 3 000 Euros
#9
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
73 x 60 cm
Vendu
#10 Sans Titre, 2021
Huile sur toile
81 x 65 cm
Prix : 6 300 Euros
#11 Sans Titre, 2021
Huile sur toile
81 x 65 cm
Réservé
#12
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
54 x 60 cm
Prix : 4 900 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
#13
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
54 x 60 cm
Prix : 4 900 Euros
#14
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
65 x 60 cm
Prix : 5 400 Euros
#15
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
73 x 60 cm
Prix : 5 700 Euros
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller, Copyright Rebecca Fanuele
#16
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
65 x 54 cm
Prix : 5 200 Euros
#17
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Prix : 3 000 Euros
#18
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
35,5 x 27 cm
Prix : 3 000 Euros
#19
Le désir des Anges, 2021
Huile sur toile
54 x 60 cm
Prix : 4 900 Euros
#20
Sans Titre, 2021
Huile sur toile
54 x 60 cm
Prix : 4 900 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Viewing Room – Gaston Damag2021-10-09T12:20:05+02:00

Viewing Room – Trophée

Dessins préparatoires pour l'installation TROPHÉE
Ex Africa Musée du Quai Branly


MYRIAM MIHINDOU

#1 Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix : 1800 Euros
#2 Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix : 1800 Euros
Vue d’exposition Trophée, EX AFRICA, Musée du Quai Branly – Commissariat Philippe Dagen
© musée du quai Branly-Jacques Chirac, photo Léo Delafontaine.
#3
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix : 1800 Euros
Myriam Mihindou
Trophée, 2020
Pourquoi ce titre, Trophée ? Pourquoi avoir « chiné des clôtures et des barrières surmontées d’une fleur de lys pour réaliser cette installation ? » Parce que, répond l’artiste « durant des siècles, les monuments, la monnaie, les tissus, les tapisseries, les sculptures, les statues, les objets d’art, la peinture étaient marqués du sceau du lys ». Durant la Révolution française, ce symbole a été « profané, démantelé, vandalisé, décapité, mutilé, incendié, détruit : l’ épuration idéologique sacrifiait tout ce qui évoquait la royauté ». Cette histoire ancienne trouve un écho aujourd’hui.  » En 2018, la restitution de l’héritage culturel de l’Afrique fait débat. Le mot restitution sous-entend la conscience de sa propre identité. Toutes les sociétés passent par des récits de destruction, de restauration et de construction. Toutes ont leur pratique de pouvoir et de magie. Il convient de comprendre le sens des objets de mémoire, trop souvent sublimés jusqu’à l’idolâtrie ou effacés. Reprenons le rêve là où nous l’avons laissé ».
Vue d’exposition – Galerie Maïa Muller, Copyright Rebecca Fanuele
#4
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix : 1800 Euros
#5
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA –
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix : 1800 Euros
#6
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix : 1800 Euros
#7 Dessin photographique
Tirage numérique, 1/1
27 x 18,6 cm
Prix : 1400 Euros
#8 Dessin photographique
Tirage numérique, 1/1
29 x 19,6 cm
Prix : 1400 Euros
#9
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix: 1800 Euros
#10
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix: 1800 Euros
Détail Trophée
© musée du quai Branly-Jacques Chirac, photo Léo Delafontaine.
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
#11
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix: 1800 Euros
#12
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix: 1800 Euros
#13
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix: 1800 Euros
#14
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix: 1800 Euros
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
#15
 Dessin photographique
Tirage numérique, 1/1
26 x 19,6 cm
Prix : 1400 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
#16
Dessin préparatoire pour Trophée, 2019, dans le cadre de  l’exposition EX AFRICA
Carbone sur papier
40 x 30 cm
Prix : 1800 Euros
#17
Dessin photographique
Tirage numérique, 1/1
27,6 x 19,6
Prix : 1400 Euros
La boîte noire, 2021
Bronze, encre de Chine, bâtonnet de coton enduit
Long. 30 x Larg. 16 x Ht. 18 cm
Prix : 5 800 Euros
Viewing Room – Trophée2021-05-13T15:36:19+02:00

Viewing Room – Donnez-nous des ailes

Donnez-nous des ailes Jean-Michel Alberola Fritz Bornstück Damien Deroubaix
Jean-Michel Fauquet Sacha Ketoff Macon&Lesquoy
Myriam Mihindou Célia Muller John Stezaker
30.01.2021 - 13.03.2021
Le ciel est un fouillis inextricable d’êtres qui volent, se croisent et s’entrechoquent : les harpies, les basilics, les griffons, les sirènes, les dragons, les oiseaux petits et les grands, les insectes de toutes tailles et de toutes les couleurs, Pégase, Joseph de Cupertino, toutes les créatures qui peuplent le ciel et notre imaginaire, le lion de saint Marc, le taureau de saint Luc. Le diable a des ailes ; les archanges également.
Donnez-nous des ailes ! Le projet est louable, certes, mais on sait ce qu’il advint d’Icare quand Dédale, son père, qui l’avait muni d’ailes afin de rejoindre dans l’azur, les nuages et le soleil, devant les dieux jaloux, l’envoya à la mort.
Il semble admis qu’il n’est pas possible de voler avec une seule aile et, généralement, les êtres qui sillonnent l’espace possèdent deux ailes qui leur suffisent largement pour parcourir des distances étonnantes, pour atteindre des vitesses prodigieuses, pour planer ou bien pour rester sur place comme le Saint-Esprit, par exemple. On constate cependant, sans qu’on ne sache trop pourquoi, que les libellules ont quatre ailes ainsi que les chérubins qui accompagnent le char d’Elie tandis que les séraphins en possèdent six. J’ignore si quelque créature est dotée de quatre, cinq, six paires d’ailes ou plus ; on sait que l’abus nuit en tout !
On remarquera cependant qu’une seule aile suffit pour être protectrice ; elle agit alors comme le ferait un solide bouclier placé au-devant du corps, du cerveau, ou plus souvent, du cœur affaibli par quelque rêve : un rempart de plumes légères. Le vent et les pluies transportent les montagnes et modifient l’ordre des choses régies par les lois de l’univers. L’air et les nuages emportent les grains de sable pour construire ailleurs, en de lointains pays, d’autres montagnes fluides, instables d’abord, figées ensuite dans des masses rocheuses qui semblent immuables ; et voici que dans le ciel, les poussières au nombre incalculable volent en compagnie des poissons-volants, des âmes des morts et des oiseaux parés de l’or clair des étoiles.
#1 Damien Deroubaix For Victory, 2020 Tilleul et encre taille-douce 48 x 95 x 3 cm – Prix : 10 000 Euros – Courtesy Galerie In Situ, Paris
Donnez-leur des ailes, ainsi qu’aux images vagabondes, à la beauté des colombes, au linge suspendu à un fil, aux mots errants qui se dispersent et envahissent tout esprit qui veut bien se laisser envahir, toute personne qui, dans le doute fécond, les accueille plaisamment.
Laurent Busine
Vue d’exposition Donnez-nous des ailes – De gauche à droite Jean-Michel Fauquet  Sacha Ketoff  John Stezaker  Damien Deroubaix  – Copyright Rebecca Fanuele
#2  John Stezaker – Narrative Flight I, 2013 – Collage 20,5 x 24,5 cm – vendu – Courtesy The Approach, Londres
#3 John Stezaker
Nest X, 2014
Collage
20,5 x 25,8 cm
Prix : 13 000 Euros   Courtesy The Approach, Londres
# 4
Jean-Michel Alberola
Valse, 2017-20
Huile sur toile
24 x 19 cm
Prix : 9 000 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Vue d’exposition – Célia Muller – Série Histoires        Copyright Rebecca Fanuele
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
# 5
Célia Muller
Série Histoires, 2017-18 Encre de tatouage et pastels secs sur papier
 vendu
# 6
Célia Muller
Série Histoires, 2017-18 Encre de tatouage et pastels secs sur papier
Prix : 800 Euros
# 7
Célia Muller
Série Histoires, 2017-18 Encre de tatouage et pastels secs sur papier
Prix : 800 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
# 8
Célia Muller
Série Histoires, 2017-18 Encre de tatouage et pastels secs sur papier
Prix : 800 Euros
# 9
Célia Muller
Série Histoires, 2017-18 Encre de tatouage et pastels secs sur papier
Vendu
# 10
Célia Muller
Série Histoires, 2017-18
Encre de tatouage et pastels secs sur papier
Vendu
# 12
Fritz Bornstück Herr Euler, 2020 Relief sur céramique émaillée
36 x 27 x 5 cm – Vendu
# 13
Fritz Bornstück  Alter Stützpunkt, 2019-21
Huile sur toile de lin
100 x 70 cm  Prix : 5 000 euros
# 14
Jean-Michel Fauquet  Sans titre, 2010
Tirage argentique sur papier baryté réhaussé
Vendu
# 15
Sacha Ketoff Wing, 2007 De la série des Animaux momifiés
Emboîtage, or    33 x 31 cm
vendu
# 16
Oro, 1993
Or et graphite sur papier 197 x 190 cm
Prix : 11 000 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
 Vue d’exposition Donnez-nous des ailes – Courtesy Rebecca Fanuele
# 17
Myriam Mihindou
Pyxide, 2015
Technique mixte sur papier
70 x 100 cm
Prix: 5 800 Euros
# 18
Myriam Mihindou
Imago Mundi, 2015
Technique mixte sur papier
70 x 100 cm
Prix: 5 800 Euros
# 19
Jean-Michel Alberola
L’érosion est aéroplane, 2020
Huile sur toile
22 x 16 cm
Prix : 9 000 Euros
# 20
Sacha Ketoff
Icare
De la série des O.U.M (Oiseau Urbain Malchanceux)
Aquarelle sur papier
50 x 65 cm
Prix : 3 200 Euros
# 21
Sacha Ketoff
U2, 1993
Aquarelle sur papier
35 x 50,5 cm
Prix : 2 800 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
# 22
Macon & Lesquoy
Arbre Nocturne 55 x 35 cm
Prix : 1 500 Euros
# 23
Macon & Lesquoy
Broches BB Ailes
Prix: 40 Euros
Viewing Room – Donnez-nous des ailes2021-03-31T16:31:30+02:00

Viewing Room – Yesmine Ben Khelil

YESMINE BEN KHELIL Tout devient rose, là-bas, au crépuscule 06.11.2020 - 09.01.2021

« Tout devient rose, là-bas, au crépuscule » prend naissance dans certains passages du récit de voyage de Maupassant La vie errante et plus particulièrement dans ces toutes dernières lignes :

Sur cette terre amollissante et tiède, si captivante que la légende des Lotophages y est née sur l’ile de Djerba, l’air y est plus savoureux que partout, le soleil plus chaud, le jour plus clair, mais le cœur ne sait pas aimer. Les femmes belles et ardentes, sont ignorantes de nos tendresses. Leur âme simple reste étrangère aux émotions sentimentales, et leurs baisers, dit-on, n’enfantent point le rêve.

L’auteur commence par exprimer sa lassitude de Paris, son dégoût pour la Tour Eiffel, qui vient tout juste d’être installée. Il décide de voyager jusqu’à Kairouan en passant par l’Italie, la Sicile, l’Algérie puis la Tunisie qu’il traverse du nord jusqu’au sud.

La vie errante raconte ce voyage, comme le passage d’un monde à un autre, un monde moderne et lugubre, antagoniste à un monde primitif et lumineux. Maupassant y recherche l’exotisme et son récit en est teinté. S’il décèle quelque chose de vrai, une émotion juste, lorsqu’il parle de la lumière du crépuscule, de toutes les nuances de roses dans le ciel ou de la nature du paysage, à l’opposé, ses observations sur les individus sont imprégnées des préjugés racistes, typiques de son époque. Finalement, ces paysages si merveilleusement décrits, laissent une impression de paradis vénéneux.

Un contraste se fait entre un paysage qui semble satisfaire ses attentes d’exotisme, et des femmes qui se révèlent très éloignées de l’idée qu’il s’en faisait. À partir de ce sentiment de déception, j’ai imaginé qu’un autre récit pouvait naître.

Si les baisers de ces femmes n’enfantaient pas le rêve, peut-être savaient ils enfanter autre chose ?

À travers les dessins, les morceaux d’images, les bribes d’objets et de phrases, une histoire prend forme. Celle de femmes liées au soleil, à la lumière, et au ciel du crépuscule par un pouvoir surnaturel. Infusées par les rayons du soleil couchant, elles voyagent dans le temps, traversent les époques et se métamorphosent jusqu’à devenir des sortes de divinités, à la fois protectrices, menaçantes et imprévisibles. D’apparence inoffensive, elles agiraient ainsi, secrètement sur le mouvement du monde.

Dans la continuité du projet New Flesh (Nouvelle Chair), j’ai abordé le récit de Maupassant en sondant les images relatives à la culture dont je suis issue, de mettre en évidence les transformations qui l’agitent, les fantômes qui hantent ses représentations.

Yesmine Ben Khelil

# 1
Femme du crépuscule 1, 2020
Collage et aquarelle sur papier  41 x 31 cm
Prix : 1400 Euros
# 2
Femme du crépuscule 2, 2020
Collage et aquarelle sur papier  41 x 31 cm
Prix : 1400 Euros
# 3
Femme du crépuscule 3, 2020
Collage et aquarelle sur papier 41 x 31 cm
Prix : 1400 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
Vue d’exposition
Voir ci-dessous # 9  &  #10
# 4
La sensation du soir est profonde, 2020
Pastel à l’huile sur papier kraft   267 x 100 cm
Prix : 2800 Euros
#5
L’histoire du Maghreb, un essai de synthèse, 2020
Graphite sur papier   18 x 21,8 cm
Prix : 850 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
#6
Tout devient rose 3, 2020
Aquarelle sur papier
20,5 x 13,8 cm
Prix : 1000 Euros
# 7
Tout devient rose 2, 2020
Collage et aquarelle sur papier
16,4 x 16,4 cm
Vendu
# 8
Femme soleil couchant, 2020
Collage et aquarelle sur papier
15 x 10,5 cm
Vendu
# 9
J’ai quelque chose à te dire 1, 2020
Collage et aquarelle sur papier    33 x 31 cm
Prix : 1100 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
 # 10
J’ai quelque chose à te dire 3, 2020
Collage et aquarelle intégrés dans un livre  18 x 11 x 1,5 cm
Prix : 1350 Euros
# 11
Sans titre, 2020
Mine de graphite, crayons de couleurs et collage sur papier
20,2 x 11,6 cm
Vendu
# 12
Sans titre, 2020
Mine de graphite, crayons de couleur et collage sur papier
18,6 x 13 cm
Prix : 1000 Euros
# 13
Un soleil féroce, une plaque molle et bleuâtre, 2020
Page découpée
27 x 17,5 cm
Prix : 1100 Euros
# 14
Un pays clair et chaud, un pays jaune, 2020
Page découpée
27 x 17,5 cm
Prix : 1100 Euros
# 15
Je pousserais des cris de délire noyé dans la roseur illimitée du monde, 2020
Page découpée   27 x 17,5 cm
Prix : 1100 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7
# 16
Tout devient rose 5, 2020
Collage et aquarelle sur papier   41 x 31 cm
Prix : 1200 Euros
# 17
Tout devient rose 1, 2020
Collage et aquarelle sur papier   17,3 x 23,5 cm
Prix : 1200 Euros
« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7

« Tout devient rose, là-bas, au crépuscule »…

« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7

Actualités

Salammbô

A l’occasion du bicentenaire Flaubert.

Musée des Beaux-Arts de Rouen , (23.04.2021 – 19.09.2021 )

Mucem, Marseille (20.10.2021 – 21.02.2022)

# 18
Soleil couchant 1, 2020
Peinture à l’huile sur morceau de mur   15 x 11 x 2,5 cm
Prix : 1250 Euros

YESMINE BEN KHELIL

Née en 1986 à Tunis
Vit et travaille à Tunis, Tunisie

Expositions personnelles

2016 History of haunting, L’escalier B, Bordeaux, France
2015 The Universe is Expanding, Selma Feriani Gallery, Tunis, Tunisia Group Exhibitions

Expositions collectives

2020 La Ligne Rouge. Chapitre 4, Galerie Maïa Muller
2019-20 Cut & Paste. Chapitre 2, Galerie Maïa Muller
2019 Climbing through the Tide, B7L9, Tunis; Commissariat : Basak Senova
2018 Cosmopolis #1.5 : Enlarged Intelligence, Centre Pompidou, The Mao Jihong Arts
Foundation Chengdu, Chine
2018 Gorgi pluriel, Palais kheireddine, Musée de la ville de Tunis, Tunisia; Commissariat
Meriem Bouderbala
2018 Jaou Tunis, Kamel Lazaar Foundation « Hwé pavilion »; Commissariat : Aziza Harmel
2018 The black Sphinx. From Morocco to Madagascar II, Primo Marella Gallery, Milan
2018 1 :54 Marrakech, Primo Marella Gallery, Morocco
2017 The black sphinx. From Morocco to Madagascar, Primo Marella Gallery, Milan
2017 Le jour qui vient, La galerie des galeries, Paris, France; Commissariat : Marie Ann Yemsi
2016 – Historicode scarcity and supply – 3rd Nanjing International Festival, Baijia Lake
Museum, Chine ; Commissariat : Lu Peng et Letizia Ragaglia
2016 3ajel / Le temps réel, exposition Talan, Tunis; Commissariat : Aicha Gorgi et Marc Monsallier
2016 Reenchantement , Biennale de Dakar, Senegal; Commissariat Simon Njami
2016 Effervescence – Institut des cultures d’Islam, Paris, France; Commissariat : Michket Krifa
2016 DDessin, La petite collection, Espace CO2, Paris, France
2015 Réminescences, Exposition Talan, Tunis, Tunisie
2014 Turbulence, Project Imago Mundi. Luciano Benetton Collection, Italie
2014 Portrait Redux, Selma Feriani Gallery, Sidi Bou Said, Tunisie
2013 Portraits, Selma Feriani Gallery, Londres, Angleterre
2012 Arab Springs, 9ème Rencontres de Bamako, Mali

Publications

La sfinge nera, dal Marocco al Madagascar. Primo Marella Gallery, 2017.
Le jour qui vient, Galerie des galeries/ Galeries Lafayette, Bernard Chauveau édition, 2017.
Effervescence, institut des cultures d’islam, 2016.
3ajel / le temps reel, Exposition TALAN, 2016.
Reminiscence, Exposition TALAN, 2015.
Turbulences- Contemporary Artists from Tunisia, Imago Mundi, Luciano Benetton

« Avec l’utilisation de papiers trempés dans du thé au citron ou des infusions d’hibiscus, différentes sortes de sels et de sables, comme ailleurs la sueur et les larmes, c’est principalement un univers liquide qu’elle évoque. Flux, coulures, courants et dispersions: une mécanique des fluides qui concerne aussi bien la géophysique que le corps humain. Les draps boursouflés renvoient à des limons de fonds de rivière, les coutures forment des veines ou des scarifications, les poches de sable s’apparentent à des reins. »
« C’est cette profonde humilité qui caractérise son travail. Une humilité d’ailleurs prise dans son sens étymologique, dérivée de l’humus, la terre. une expérience de corps à corps, entre le sien et celui de l’oeuvre, qui passe par un processus d’immersion. »
Guillaume Désanges, journal de la Verrière n°30, Caresser toutes les courbes de l’existence, Exposition Myriam Mihindou EPIDERME, Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, 2022, p.6-7

Correspondance avec l’artiste

Tu présentais pour la première fois à la galerie dans le cadre d’une exposition collective intitulée Cut & Paste, en Novembre 2020, plusieurs oeuvres faisant référence à Salammbô de Flaubert, sous le titre d’ « O Tanit, tu m’aimes n’est-ce pas? ».
Dans ta nouvelle série inspirée de Maupassant il semblerait tu as conservé cette figure de déesse, comment a-t-elle évolué ?

Avec Salammbô ce qui m’intéressait c’était, d’une part « l’exotisation » de Carthage et d’autre part, la confusion qui existe en Tunisie, entre le récit de fiction de Flaubert et l’histoire réel de Carthage. Dans l’imaginaire tunisien, Salammbô est un personnage de l’histoire punique, alors qu’il s’agit d’une héroïne fictive de la fin du XIXe siècle, que Flaubert a imaginé en s’inspirant de plusieurs figures féminines, un mélange d’Ève, de danseuses orientales et de déesses puniques. Sans vraiment m’en apercevoir, c’est ce passage de la fiction à la réalité, de la réalité au mythe, que j’ai en quelque sorte ré-appliqué dans cette nouvelle série. Avec cette même idée de traiter des personnages, du début du XXe ou contemporains, réels ou imaginaires, comme des idoles énigmatiques qu’on aurait retrouvées dans des fouilles.

Parmi les artistes qui ont pu te marquer, y a-t-il une zone d’influence surréaliste qui agit sur ton travail, je pense notamment aux collages de Max Ernst (Une semaine de bonté), et aux poètes, écrivains, avec Eluard (Rose),  Bataille (L’oeil) ? Où la couleur rose a une place particulière.

Oui, involontairement, les collages de Max Ernst m’ont certainement marquée, mais pour cette série, ce sont des artistes surréalistes, comme Leonor Fini et Dorothea Tanning qui m’ont inspirée. Georges Bataille a aussi une influence sur mon travail, il y a chez lui, cette idée ou cette conscience, que nous ne sommes plus dans le processus historique, mais dans l’insignifiance et que de cette insignifiance pourrait jaillir de la subversion, qui serait une forme de résistance. Je ne sais pas si ça se ressent dans ce que je fais, mais c’est quelque chose auquel je pense beaucoup.

Dans ton processus de création, agis-tu avec le récit littéraire en premier lieu, la fouille (que l’on retrouve dans Treasure of the Bardo National Museum et tes collectes), comment construis-tu l’image ?

En réalité, je suis dans une recherche permanente, je ne hiérarchise pas ce que je trouve, donc chaque fois que je tombe sur une image, un texte, un objet, un son ou une phrase qui m’interpelle, je mets de côté. Chacun de ces éléments me renvoie, eux-mêmes, vers autre chose, en fait c’est un processus infini. Ensuite, le moment où je construis l’image, c’est là où je crée des liens entre les différents éléments, mais je ne saurais pas vraiment expliquer comment, c’est souvent très instinctif.

Comment procèdes-tu à l’atelier, comment organises-tu ton travail ?

Je n’organise pas vraiment mon travail, c’est assez compliqué pour moi, d’expliquer la manière dont je procède. J’essaye de disposer tout ce que j’ai collecté devant moi, et au fur et à mesure que j’avance, j’introduis certains éléments. En général, je commence par réaliser une première idée, et c’est en la réalisant, que d’autres me viennent à l’esprit, ensuite je garde ce qui me paraît « fonctionner » le plus. La plupart du temps, je commence par des petits formats, qui me mènent vers des plus grands, par des collages qui me mènent vers des dessins, puis vers des objets, ou inversement, je passe d’un medium à l’autre, toujours dans l’idée de tisser des liens.

Viewing Room – Yesmine Ben Khelil2021-02-16T15:43:24+01:00

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