Viewing room – Célia Muller. Invocations
En discutant à propos de l’exposition, Célia Muller s’excuse pour la conversation nébuleuse. Elle tient à ne pas trop en dire. Elle marche sur des œufs pour ne pas tomber dans un espace où le pathos empiéterait sur le dessin. Pour ne pas entraver l’état dans lequel il pourrait nous plonger. Les œuvres engagent à une forme d’introspection, une plongée à la fois en nous-mêmes et à l’intérieur de l’imaginaire de l’artiste qui allie le réel à l’évanescence du souvenir, voire du rêve-cauchemar. “Quand je dessine, je me casse, je disparais.” Les dessins traduisent autant ses évasions, ses fuites, qu’une poursuite obsessionnelle de souvenirs évanouis. Celia Muller mène un travail acharné où dessiner est synonyme d’anamnèse : une remontée mémorielle qui se fabrique par ajouts, soustractions, fabulations et nécessairement transformations d’un récit altéré.
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
Tout comme la matière mémoire, le ciel est un espace infini en proie à une métamorphose constante. De la même manière que l’artiste fixe des fragments de son récit, elle fixe des moments, des états de ciel nuageux, orageux, opaque, chargé, lumineux. Le ciel et la mémoire partagent une même immensité, une même agitation, une même épaisseur et une même imprévisibilité. Un espace de perturbations.
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele
Vue d’exposition Galerie Maïa Muller – Copyright Rebecca Fanuele